Deux ourses devraient être introduites dans les Pyrénées à l'automne 2018, après les estives des troupeaux et avant l'hibernation. Le ministre d'Etat à la Transition écologique Nicolas Hulot a en effet demandé au Préfet des Pyrénées-Atlantiques d'ouvrir le dialogue avec les parties prenantes. "Ce dialogue devra notamment permettre de construire des réponses concrètes pour concilier les activités d'élevages et la présence de cette espèce emblématique du massif des Pyrénées", indique le communiqué de presse. Début mars, le Tribunal administratif de Toulouse a reconnu la carence de l'Etat français dans son obligation de maintenir la population d'ours bruns dans un état de conservation favorable.
"Alors que dans l'Ariège, la population d'ours est en légère augmentation après être passée au bord de l'extinction au milieu des années 80, dans le Béarn, seuls deux mâles sont présents. Sans intervention de l'Etat, cela signifie à terme la disparition de l'ours dans ce territoire", souligne le ministère. En 2015, sur l'ensemble du massif pyrénéen, 29 ours ont été recensés. Selon le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), la population doit atteindre une cinquantaine d'individus pour être pérenne. Cela passe par une gestion dynamique des individus (déplacements...) mais aussi par l'introduction de nouveaux spécimens. "Nous ne pouvons pas nous résoudre à voir disparaitre l'ours brun des Pyrénées, sous nos yeux. Je mesure bien le défi que représente pour le monde agricole la cohabitation avec les activités humaines, mais nous devons montrer notre détermination à sauver la biodiversité, en France et dans le monde", a déclaré Nicolas Hulot.
La dernière introduction d'ours en France date de 2006. Palouma, Franska, Havala, Sarousse et Balou, quatre femelles et un mâle slovènes, avaient été relâchés dans le massif des Pyrénées. Trois d'entre eux sont morts depuis accidentellement.